Fête nationale du 14 juillet 2023

Mis à jour le 14/07/2023
Seul le prononcé fait foi

Mesdames et Messieurs,

Chères Réunionnaises, chers Réunionnais,

Le 14 juillet, notre Fête nationale, tient la première place parmi les célébrations de notre République.

A La Réunion, terre féconde et fille aimante de la France, de l’Europe et de la République dans l’océan Indien, cette fête a une résonance particulière.

Par son beau nom symbolique forgé pendant la Révolution en effet, notre île de La Réunion incarne ces symboles de liberté, d’égalité et de fraternité qui forment la devise républicaine. Une liberté conquise contre l’ignoble esclavage, puis confortée à mesure que la France elle-même devenait une démocratie. Une égalité lentement advenue, et toujours à défendre. Une fraternité entre les femmes et les hommes réunis sur cette terre, trésor réunionnais qu’il faut protéger et faire vivre.

Ce nom de Réunion, dont nous fêtons les 230 ans cette année, nous relie charnellement et spirituellement à la République que nous célébrons aujourd’hui.

À ces valeurs, les Réunionnais sont particulièrement attachés, comme en témoigne leur engagement d’hier et d’aujourd’hui.

J’en veux pour preuve le tribut du sang versé et les exemples de courage donnés par beaucoup d’entre eux - et d’entre elles - pendant les deux conflits mondiaux. Je tiens aujourd’hui à honorer particulièrement la mémoire de Marguerite JAUZELON, morte en février dernier à l’âge de 105 ans, qui fit partie des volontaires réunionnais partis en 1943 pour s’engager dans l’armée française de libération.

Je convoque aussi devant vous la mémoire d’un autre héros, Réunionnais d’adoption décédé il y a quelques années. Jean COUTURIER, installé au Tampon en 1993, était membre du commando Kieffer qui débarqua en Normandie le 6 juin 1944. Le dernier des membres de ce bataillon, Léon Gautier, est mort la semaine dernière à l’âge de 100 ans. Nous savons ce que nous leur devons : la liberté et l’honneur.

Alors que disparaissent celles et ceux qui ont tout donné pour la Nation dans les conflits du siècle dernier, la Fête nationale est aussi l’occasion d’honorer ceux qui s’engagent aujourd’hui pour la République.

Neuf personnes ont ainsi été décorées ce jour des plus hautes distinctions nationales. Sept d’entre eux sont des militaires, deux sont issus de la police nationale.

Parmi nos militaires des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), deux d’entre ont été décorés de la médaille militaire : l’un affecté à la base aérienne 181 ; l’autre au 2e régiment de parachutistes d’infanterie de Marine (2e RPIMa). En ce moment même, 46 parachutistes de ce régiment, qui fête ses cinquante ans cette année, représentent d’ailleurs les outre-mer à Paris sur les Champs-Élysées, où ils font honneur à La Réunion.

A cet instant, je souhaite remercier le général Cluzel, commandant les FAZSOI, pour la parfaite organisation de cette cérémonie patriotique.

Les militaires sur notre île, ce sont aussi les gendarmes qui assurent au quotidien la sécurité des Réunionnaises et des Réunionnais. Pour les mérites exceptionnels dont ils ont fait part tout au long de leur carrière : quatre d’entre ont été décorés aujourd’hui ; trois sont devenus chevaliers de la Légion d’Honneur et le dernier a reçu la médaille militaire.

En décorant par ailleurs deux policiers, nous honorons par ailleurs la diversité de celles et ceux qui nous protègent jour après jour et qui ont défilé aujourd’hui sur le Barachois. Parmi ces policiers, Laurent FRAYSSE, directeur territorial de la police nationale à La Réunion. Réputé pour son calme et son professionnalisme, Laurent Fraysse a donné toute la mesure de ses capacités à La Réunion dans la gestion des événements de sécurité, mais aussi en accompagnant la réorganisation de la police nationale à La Réunion, dont il est devenu le premier directeur territorial en 2021.

Policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, militaires des Fazsoi, policiers municipaux. Je veux devant vous leur rendre l’hommage de l’État et de la Nation. Ici à La Réunion, nous aimons celles et ceux qui portent l’uniforme ! Je vous demande de leur leur dire et de vous associer à moi pour leur témoigner notre reconnaissance en les applaudissant.

Ce défilé du 14 juillet met également à l’honneur la société civile réunionnaise : associations dont les bénévoles donnent de leur temps au quotidien pour le bien commun ; jeunes qui s’engagent pour servir et aider ; encadrants qui les accompagnent.

Vous constatez en effet la présence de nombreux jeunes à cette cérémonie. À La Réunion, où un tiers de la population a moins de 25 ans, les jeunes ne sont pas en reste quand il s’agit de s’engager pour la République.

Chaque année, près de 1 400 d’entre eux sont formés à un métier au sein du régiment du service militaire adapté de La Réunion, et 80 % s’insèrent professionnellement à son issue. Depuis l’année dernière, les plus méritants d’entre eux sont distingués grâce à la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin, créée par le précédent ministre des outre-mer, désormais notre ministre des armées.

La jeunesse réunionnaise brille aussi par ses volontaires du service civique, près de 2.200, ce qui fait de La Réunion un des premiers viviers nationaux.

Elle brille encore par ses volontaires du service national universel (SNU), qui sont à mes côtés. Le nombre de candidats réunionnais pour ce dispositif dépasse chaque année le nombre de places disponibles, malgré leur doublement entre 2021 et 2022. En 2024, le dispositif de « classes engagées » viendra compléter le SNU classique, en permettant à des classes entières de CAP d’effectuer elles aussi le séjour de cohésion du SNU.

Cette cérémonie du 14 juillet est aussi l’occasion de féliciter les jeunes sportifs de La Réunion. Par le sport, ils se dépassent pour eux-mêmes, mais ils s’engagent aussi pour leur drapeau. Ceux qui ont représenté l’île aux jeux de la Commission jeunesse et sport de l’océan Indien (CJSOI) à Maurice en décembre dernier ont ramené 142 médailles, plaçant La Réunion en tête du classement !

Ils préfigurent, je l’espère, la réussite des sportifs réunionnais aux Jeux des îles qui se dérouleront à Madagascar dans un peu plus d’un mois. L’occasion, une fois de plus, pour La Réunion, de faire rayonner la France dans l’océan Indien.

Enfin, si La Réunion rayonne, c’est aussi par sa culture et par son artisanat.

Je tiens à ce titre à saluer Karine TURPIN, présente parmi nous aujourd’hui, récente lauréate du difficile et très sélectif concours du meilleur ouvrier de France. Issue d’une lignée de brodeuses, Karine Turpin entretient et renouvelle la tradition centenaire de la broderie de Cilaos. Ambassadrice de l’excellence de ce savoir-faire réunionnais, elle montre aux jeunes la voie, exigeante mais ô combien prestigieuse, des métiers d’art et d’artisanat.

En ce jour de Fête nationale, nous mesurons que le creuset réunionnais est la meilleure illustration de la valeur que la République accorde à la fraternité. Ses habitants, dont la plupart n’étaient pas venus par choix, ont progressivement forgé une culture commune, créolisée, autour des valeurs de la République.

Préserver cette ouverture et ce respect de l’autre, garder une créolisation toujours vivante, c’est un des défis que La Réunion doit relever pour continuer de porter fièrement son nom.

Dessiner pour les jeunes réunionnais un futur désirable, qui leur permettra de s’émanciper par l’éducation et le travail, et de s’accomplir dans leur engagement pour autrui. C’est notre responsabilité collective, à la hauteur de l’ambition des premiers républicains dont nous honorons la mémoire aujourd’hui.

Mi souhaite a zot une gayar Fête nationale.

Vive La Réunion, vive la République et vive la France !


Télécharger le discours de Jérôme Filippini, préfet de La Réunion PDF - 0,04 Mb - 14/07/2023